Aller au resto pour percer le secret des retraites

Aller au resto pour percer le secret des retraites
Le Pilier, à la place du Molard, ouvrira ses portes au public dans une quinzaine de jours. (Photo: Gauche)

 

 

 

par Jérôme Faas – Un lieu d’un genre nouveau va ouvrir au centre-ville. Son but premier: informer sur la prévoyance. L’appât: des plats mitonnés par un chef.

 

C’est un véritable OVNI qui s’apprête à ouvrir ses portes à la place du Molard. Après le café littéraire, voici le restaurant où l’on parle prévoyance. Le lieu se nomme Le Pilier. Financé par les Rentes genevoises, il a pour vocation d’inciter la population à s’informer sur son AVS, son 2e et son 3e piliers. L’idée consiste à appâter le chaland avec des plats (abordables) conçus par Claude Legras, chef du réputé Le Floris. Bref, il s’agit d’utiliser la gastronomie comme porte d’entrée vers une matière a priori plus indigeste.

Conférences et formations

Comment lire son certificat de prévoyance? Comment évaluer ses besoins? La prévoyance comme aide à l’accession à la propriété; la retraite à l’étranger: avantages et inconvénients. Voici quelques-uns des thèmes qu’aborderont les prochaines conférences et formations proposées dans ce lieu hybride. Du très concret, donc, alors qu’«une personne sur deux se dit insuffisamment informée à propos de sa prévoyance», observe Dominique Grosbéty, président du conseil d’administration des Rentes genevoises.

Sur place, aucun commercial

Or, rappelle son directeur général Pierre Zumwald, «dans la loi sur les rentes, nous avons comme mission la promotion de la prévoyance». D’où ce projet, qui à sa connaissance n’existe nulle part ailleurs. Outre de la nourriture, la clientèle y trouvera de la documentation, des livres, des magazines, des tablettes pour effectuer des simulations. Elle pourra assister à des conférences. En revanche, aucun conseil humain n’y sera dispensé: impossible d’y rencontrer un conseiller, encore moins de contracter. «Notre volonté est d’éviter tout aspect commercial, indique Pierre Zumwald. Cela doit rester un espace public.» Un robot ludique permettra néanmoins de prendre rendez-vous, dans un autre lieu, avec un conseiller en chair et en os.

Mariage, divorce, quelles conséquences?

Telle n’est cependant pas la finalité, martèle le directeur. Le but, c’est d’essayer de récupérer des clientèles différentes -petit déjeuner, lunch, tea-time, afterwork- et de leur faire passer ce message: «attention, posez-vous les bonnes questions le plus tôt possible. Le simple fonctionnement de l’AVS est méconnu. Un mariage, une naissance, un divorce ont des conséquences importantes sur la prévoyance. Qu’arrive-t-il si vous décédez alors que vous êtes en concubinage?»

Gain de notoriété

Mais qu’y gagneront les Rentes genevoises (qui comptent plus de 17’000 assurés et présentent un bilan supérieur à 2 milliards de francs), qui ont quand même investi passablement d’argent pour transformer cette arcade qui abritait jusqu’alors un historique magasin de layettes? «Le bénéfice attendu, c’est la notoriété, répond Pierre Zumwald. On a toujours voulu tenir un rôle citoyen, être une entreprise socialement responsable. Aucune notion de rentabilité n’existe derrière Le Pilier.» C’est la restauration, rentable, elle, qui financera l’information à la population.

 

Article paru dans le 20 minutes du 25 février 2019

 

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